Compost, déchets verts et redevance incitative : ça bouge, dans le monde des « déchets » !
Deux placettes de compostage ont vu le jour à Arbois, sur la place Faramand et sur la promenade des Tiercelines. C’est la première phase de la concrétisation d’une promesse de campagne, qui était de mettre des composteurs collectifs à disposition des habitants.
Premier constat : pour qu’une placette fonctionne, il faut que quelqu’un s’en occupe. Ce -ou ces- quelqu’un, ce sont les « référents » de la placette. Informations et formations ont été organisées, et une quarantaine de personnes, bénévoles et engagées, ont maintenant les capacités à s’occuper d’une placette.
La commune vient en appui : deux agents des services techniques ont reçu la formation de Guide composteur, et font régulièrement le tour des placettes, apportant le broyat de bois nécessaire et venant en aide aux référents si besoin.
Tordre le cou aux idées reçues
Non, un compost ne sent pas mauvais, et non, il n’attire pas les rats ou les insectes – s’il est bien fait. C’est vrai, on ne peut pas tout mettre dans cette jolie caisse en bois : on oublie la carcasse de poulet, la tête du poisson ou les croûtes de fromage si on ne veut pas voir débarquer les rongeurs, et on prend 5 minutes pour lire les consignes de tri exposées sur le panneau à proximité de la placette. Les décomposeurs et la micro-flore naturellement présents se chargent du reste, avec le coup de pouce indispensable des référents qui vérifient le bon équilibre entre matières sèche et humide. Six à douze mois après, le compost est mûr, et il peut être récupéré et utilisé par les habitants qui ont contribué à le produire.
Et ça sert à quoi ?
Composter, c’est le retour à la terre. L’alternative aujourd’hui, c’est l’incinération, dans un four qui certes est de qualité et permet de chauffer l’eau de la piscine de Lons le Saunier, mais quand même : payer le transport et faire brûler de la matière organique composée à plus de 70% d’eau, c’est un peu dommage.
Quand on rajoute le fait que l’incinérateur de Lons est dimensionné pour traiter 40 000 tonnes et que le Jura en produit 47 000, le compostage apparait comme LA solution de valorisation des biodéchets. Aujourd’hui, elle n’existe dans le Jura que sous cette forme de compostage à la maison ou en placettes collectives. D’autres pistes sont à l’étude, comme la mise en place de composteurs électromécaniques, permettant notamment le traitement des biodéchets des gros producteurs, (restaurant intercommunal ou restaurateurs par exemple), mais le temps presse : la REOMI arrive !
La REOMI, ou RI
La Redevance d’Enlèvement des Ordures Ménagères Incitative, ou Redevance Incitative à la réduction des déchets, a été mise en place sur le territoire du SICTOM depuis le 1er janvier 2024.
Cela signifie qu’à partir de cette date, la facture de l’usager sera basée sur le nombre de levées du bac gris, et non plus forfaitaire ou liée à la surface habitable comme actuellement.
Sans entrer dans les détails, plus le bac gris est plein souvent, et plus la facture sera salée. Or, ce bac gris contient environ 30% de fermentescibles ! Pour le dire autrement, si ce qui peut aller dans un compost va dans un compost, le nombre de levées du bac (et la facture) baisse de façon significative.
Qui fait quoi ?
La compétence « déchets » est répartie entre la collecte et le traitement. C’est une compétence de niveau communautaire, que la communauté de communes a transféré au SICTOM Jura est, syndicat regroupant 119 communes sur trois communautés de communes. Le SICTOM Jura Est assure directement la collecte des déchets, et a transféré leur traitement au SYDOM, qui agit à échelle départementale, pour le compte des cinq syndicats qui le composent.
Pour en savoir plus : www.sictom-juraest.fr