Tous ces acteurs partagent le constat d’une dégradation de la qualité des eaux du massif, qui se traduit notamment par une mortalité piscicole considérable, et plus globalement par une dégradation de la qualité environnementale du massif et de sa biodiversité. Ces dégradations pénalisent de nombreuses activités économiques (élevage, produits agroalimentaires, …) ou de loisirs (pêche, spéléologie, …) et diminuent l’attractivité touristique, et plus globalement interpellent tous ses habitants attachés à leur territoire. Ils ne se satisfont pas des diagnostics de « bon état écologique » des rivières du massif, établis en référence aux normes officielles beaucoup trop laxistes. A titre d’exemple la valeur guide fixée dans la réglementation nationale pour les eaux destinées à la consommation humaine est de 50 mg de nitrates/l et le seuil défini pour déterminer le risque d'eutrophisation entraînant un classement en zone vulnérable est de 18 mg de nitrates/l, alors qu’un taux maximum de 3 mg/L caractérise une rivière calcaire en bon état écologique. Par contre les membres du GIEEM s’appuient sur le diagnostic scientifique d’une dégradation des milieux aquatiques : excès d’azote, accroissement des teneurs en bicarbonate, contaminations par les produits phytosanitaires et divers biocides, par les substances actives issues des médicaments vétérinaires, les hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP), etc. Cette dégradation concerne l’ensemble des bassins versants du massif. Elle s’est installée progressivement bien antérieurement à l’apparition des dérives climatiques se traduisant par une multiplication des épisodes extrêmes, pluvieux ou caniculaires. Ce nouveau contexte climatique accroit les risques de dégradation environnementale. L’évolution des pratiques en est d’autant plus indispensable.